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Cours ta ville // Courir Montcalm

Cours ta ville // Courir Montcalm

Photos André-Olivier Lyra  /  www.lyraphoto.com
   Collaboration Club de Course Montcalm

Il t’arrive de traverser le quartier en te disant : on dirait une sorte de village merveilleux dans la ville.
 
Imposantes maisons de briques, demeures ancestrales luxueuses, villas qui paraissent transplantées depuis un quelconque bord de mer, succession de rues, grandes ou petites, bordées d’arbres qui touchent au ciel. En voilà d’ailleurs quelques-uns qui pourraient raconter, du haut de leur cime, comment cette banlieue pour riches anglophones qui fuyaient l’insalubrité du centre-ville est devenue un îlot de bourgeoisie. Puis un repaire de hippies qui a aussi abrité la résidence officielle du premier ministre, avenue des Braves, vu passer le général de Gaulle, chemin Sainte-Foy, et grandir Robert Lepage, avenue Murray.

Entre les Plaines et le parc des Braves, il y a tant d’histoires qu’elles débordent vers le bas. Déboulant du cap Blanc, comme tu le fais pour rejoindre le Petit Champlain en trottinant sur les marches de bois qui paraissent suspendues dans le vide. Ou alors vers le nord, choisissant l’un des innombrables escaliers que tu empruntes souvent.
 
Ton préféré, évidemment, c’est celui qui débute tout en haut de Salaberry et qui te permet de déboucher, sous le cap, dans un petit parc qui abrite la grotte de la Vierge. Lieu de pèlerinage méconnu, à l’abandon. Destination pour fêtards en quête de pittoresque. Et pour les coureurs et coureuses qui aiment à ponctuer leurs parcours de réjouissantes étrangetés.
 
Cela dit, c’est d’en haut que c’est le plus beau. Car Montcalm n’est pas qu’un quartier splendide, c’est aussi un promontoire.

Au nord et au sud, les vues sont imprenables. Impériales. Le fleuve, du haut des Plaines, tient l’horizon avec son rassurant bras d’eau. De l’autre côté, depuis le parc des Braves, s’alignent toits et clochers; on aperçoit la rivière Saint-Charles, puis la couronne nord qui s’étire jusqu’aux montagnes.
 
Tu cours de l’un à l’autre. Tu te pinces. «Je vis ici. Il faut jamais que j’oublie à quel point c’est beau», te dis-tu.
 
D’est en ouest, tes deux voies préférées sont certainement les rues Fraser et Père-Marquette. La seconde a été aménagée pour favoriser le transport actif et réduire le trafic automobile. Tu peux presque toujours y courir au milieu de la rue. Tu te sens toujours chez toi dans cette succession de maisons de ville, d’appartements, dans cet îlot tranquille, à distance des artères que sont René-Lévesque et chemin Sainte-Foy. L’hiver, tu t’y retrouves abrité du vent. L’été, à l’ombre, sous le feuillage. L’automne, tu ne peux faire autrement que de te pâmer quand le feu des feuilles mortes s’en empare.
 
Il y a des jours où tu as envie de monde. Alors tu arpentes Cartier. Avec ses indémodables : l’épicerie Provisions, le Krieghoff. Tu zigonnes. Remontes vers Saunders, oblique au sud sur Bourlamaque : le Musée national des beaux-arts est là qui t’observe à travers son rempart de verre. Tu redescends du Parc, une de tes favorites. Sans trop savoir pourquoi, peut-être à cause de ses toits disparates, de ses couleurs un peu plus vives, tu l’as toujours trouvée vaguement psychédélique.

Et puis il y a les Plaines. Encore. Toujours. Un tour d’anneau. Les sentiers à flanc de cap. La récente descente toute en virages vers le bas de Gilmour. Ton émerveillement pour ce parc gros comme tout le quartier est une source de plaisir éternellement renouvelable.
 
Tu ne finis plus d’explorer. De découvrir. Le cul-de-sac de Lemesurier. La ruelle au bout de Dumont qui débouche dans le stationnement qui jouxte le Centre culturel St. Patrick. La trail le long du parc Lucien-Borne. Montcalm est comme un être cher dont tu crois tout connaître, mais chaque course te permet de creuser un peu plus ses secrets, te révèle quelque chose de neuf. Un repli, une pierre qui n’avait pas encore été retournée. Il n’y a que sur tes pieds que tu peux fréquenter un quartier de si proche pour qu’il devienne un ami.